On est déjà dans le thème "Aux bords du poème" qui sera développé dans les manifestations publiques des 3, 4 et 5 juin 2016 à Villefontaine, avec cette avant-première réunissant 3 moyens de tourner autour du poème et de commencer à en définir une sorte de contour. L'œuvre de Françoise Giraud exposée ici représente des êtres auxquels elle donne une forme de vie dans une forme de puits des temps représenté par ce contour circulaire. Françoise est plasticienne depuis longtemps, pastels et aquarelles sont des techniques qu'elle domine et qu'elle enseigne, mais cette exposition nous la présente sous un jour nouveau riche de cette force intérieure : l'incitation au poème. Rien d'étonnant à ce que les premiers admirateurs désireux de rejoindre ces dessins aient été des poètes, et qu'elle soit devenue elle-même l'instigatrice d'un nouveau mouvement de création pluriartistique. Temps épais et masques de l'obscur sont des titres de poèmes, respectivement d'Emmanuel Merle et de Thésée, artistes qui ont été dans les premiers à écrire pour elle. Les ressemblances et différences entre ces textes ont incité ces deux poètes au délire d'interprétation des œuvres, prétexte à des joutes imaginaires surgies des temps obscurs...
Cette exposition était accompagnée de la diffusion du film de Thésée : La pierre, intimité de la terre, une œuvre dont le contenu poétique est riche puisque les pierres, dans les profondeurs de la terre et sculptées par Jean-Paul Philippe, sont "chantées" par deux poètes qui se relaient dans leur lecture bilingue : Bernard Noël et Antonio Prete. Une autre façon de parler des profondeurs peuplées de mémoires obscures.