Une vue du film réalisé par Thésée en 2001 dans l'atelier. Hakim, natif d'Alger, arrivé en France en 1999, venait de s'installer à Charmes sur l'Herbasse, dans la Drôme. Tout était déjà structuré tant dans les principes, dans les matéraux, dans la pensée de l'œuvre et dans son langage que dans les évocations de son histoire et de sa "terre", l'Algérie aux nuances de ciel, de lumière et de sable. |
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Sur la gravure ci-dessus, sont présents tous les codes d'écriture les plus chers à Hakim Beddar : l'oiseau symbolisant le ciel, l'envol, la naissance, l'écriture, geste mécanique d'un langage intérieur, la couleur de la terre, du désert, le grain de la matière, et la flèche témoin de sa route, son échappée vers la désignation de l'être.
Certaines gravures, d'une délicatesse inouïe, se limitent au gaufrage seul de ce qui apparaît sous la presse, blanc sur blanc, laissant tout l'espace à la simplicité d'une nudité dont l'esquisse se résume aux ombres. Tout le travail d'Hakim est pure poésie de lignes qui donne sens à la vie. Sur certaines de ces gravures immaculées s'ajoutent (ci-contre) les signes d'une écriture inventée, gravée à la main par l'artiste. Chaque geste est une parole limitée au bruit de la main, une sensation exprimant de muettes émotions, un mystèrieux langage personnel avec ses mots, son vocabulaire dont le secret n'appartient qu'à son histoire.
avril 2017, Thésée |